A la lecture d’un article d’Olivier Truc publié le 4 décembre sur
le site du Monde et intitulé "La Norvège ne connaît plus ni chômage ni
inflation", je me suis mis dans la peau d'un journaliste en 2015 (on ne sait
jamais, non?) qui parlerait d’une France recomposée...
L’économie française est en ébullition. Le taux de chômage
est tombé, en novembre, à 2,1 %, son plus bas niveau depuis cinquante ans. Et
pourtant l’inflation reste basse. C’est l’apparent paradoxe français.
Les chiffres du marché du travail, publiés jeudi 30
novembre, à Paris, témoignent d’un niveau extrêmement bas à la fois à l’échelle
internationale et dans une perspective historique française.
Cela fait maintenant trois ans que la France connaît une
conjoncture très soutenue, dans un environnement international marqué par des
prix du pétrole et du gaz élevés pour ce pays qui a transformé son économie
autour des énergies renouvelables. Le chômage est en baisse constante depuis
treize mois. La France ne compte plus que 800 000 demandeurs d’emploi pour 65
millions d’habitants.
Résultat : le patronat se plaint de plus en plus du manque
de personnel. Selon des estimations publiées par le Medef, le manque à gagner
pour les entreprises du pays s’élèverait à quelque 140 milliards d’euros à cause
du manque de main-d’oeuvre.
Parmi les effets positifs de cette surchauffe, on note que
la plupart des groupes d’immigrés connaissent aussi un déclin du taux de chômage,
traditionnellement élevé parmi eux. "On constate que des groupes
marginalisés comme les femmes immigrées pénètrent pour la première fois le
marché du travail", a ainsi déclaré Sarah Mas, de BNP Paribas, au quotidien
Le Monde.
L’Insee a constaté fin novembre que le taux de chômage parmi
les immigrés baissait désormais plus vite que dans l’ensemble de la population.
Pour Paul Naurt, conseiller du ministère du Travail, il est probable que
l’emploi va continuer à augmenter et le chômage.
Les taux d’intérêt européen demeurent relativement bas, même
si la Banque centrale européenne a augmenté son taux à 3,25 % début novembre. Ses
impacts restent marginaux depuis que le gouvernement en place depuis cinq ans,
dans lequel la société civile se taille une part importante, a mené une
politique de réforme de l’Etat et d’innovation économique majeure. La dette
nationale se résorbe tout en permettant au secteur public de dépenser plus généreusement
en ce moment et de financer des investissements d’avenir.
CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITÉ
Pourtant, l’inflation demeure proche de l’objectif de 2,1 % que
s’est fixé le gouvernement. Cela tient notamment à la bonne croissance de la
productivité, aux importations de produits bon marché et aussi à l’utilisation
très importante de main-d’oeuvre étrangère, ce qui contribue à calmer, sans les
empêcher, les revendications salariales inflationnistes.
Au troisième trimestre, la croissance des salaires s’est
ainsi accrue de 5 %, sur un an, tandis que la hausse était de 3,6 % au
trimestre précédent.
Lire l’article original d’Olivier Truc
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