Dans 2 ans, c'est promis, il n'y aura plus un seul clochard sale! Eh oui, car dans 2 ans, ils se baignent gratos dans la Seine. Tu quoque, fili mi...
Cette sortie de Sarko hier soir (en réalité : "si je suis élu, j'aurai relogé tous les SDF en 2 ans") m'a déprimé. Sans compter l'attaque envers la BCE (tiens, Alain Lambert n'a pas été aussi prompt à réagir que la fois dernière...). Le moulin à promesses est lancé...
Ceci me rappelle un billet de François Fillon au titre évocateur : La bataille de la crédibilité. Je m'y ruais avec appétit, car c'est bien le drame principal de la politique française : les dirigeants ont perdu toute crédibilité. A ma grande désolation, François Fillon nous servait un plat de suffisance ("Certains ont démontré leur aptitude à tenir leurs engagements [...] et leur courage politique. C’est le cas de Nicolas Sarkozy". Des arguments, please, Monsieur Fillon) agrémenté de sauce béarnaise old school : seul le changement institutionnel permettrait de gagner la bataille de la crédibilité. Et Guy Carcassonne président ?
Le même François Fillon s'empressait, lundi, de tailler un tailleur à Royal pour le vide de sa prestation dans Ripostes. A juste titre : creux, banalités, valeurs aujourd'hui consensuelles, absurdités économiques et saillies populistes ("oui, certains salaires sont des incitations à la violence"...poussez le raisonnement et voyez où il vous mène), tout un programme... Au sujet de cette émission, de nombreux commentaires :
Et certainement en plein d'autres endroits.
Ce qui me turlupine, c'est que la droite ne pourra longtemps se contenter de relever le creux et les contradictions de Ségolène Royal. Son programme arrivera, en temps et en heure, remontant des régions et des équipes du PS (notamment, certainement, l'armada de DSK en ce qui concerne l'innovation, la recherche et l'économie . Même si certains paraissent un peu accuser le coup...).
Et Sarko qui semble continuer de brasser à tout va... Ca me déprime et ça m'énerve. Non militant, ayant voté à droite, à gauche, au centre et écolo, je n'ai pas de parti pris. Ma voix ira à celui qui aura tenu un langage de vérité. Mais qui, aujourd'hui?
Qui arrêtera de prendre les Français pour des cons qui gobent tout?
Qui cessera de tout promettre, pour proposer quelques axes forts, concrets, structurants ?
Qui sera suffisamment confiant et convaincu de la nécessité des réformes pour tout mettre sur la table avant, afin de bénéficier d'une légitimité suffisante pour les mener à bien?
Qui croira suffisamment en la nécessité de la politique pour ne pas risquer de trahir une nouvelle fois l'élan de foi en un renouvellement qu'il aura suscité?
Qui lira ça ("Il y a des banlieues beaucoup
plus pourries en Europe [...], et
c'est ici que cela explose. C'est bizarre. Peut-être que cela n'est pas lié au
niveau de misère, mais plutôt à ce que l'Etat promet aux gens? La France veut toujours être
gentille, elle fait plein de promesses, non? Les autres pays ne promettent
rien, alors les gens des banlieues n'attendent rien et se débrouillent, sans se
révolter") et en tirera toutes les conséquences ?
Qui viendra nous expliquer quelles sont ses priorités, quel est son cap, pour quel but il veut mener tel ensemble de réformes? Qui viendra nous dire, au-delà des slogans, que tout peut redevenir possible -si nous nous retroussons les manches pour sortir de nos conservatismes de tous poils ?
Christian Blanc était, lundi, interviewé par le Bondy-Blog (interview reproduite ci-dessous). A lire les commentaires, c'est d'un homme de cette trempe, qui parle honnêtement sans brader les valeurs républicaines, qui propose des changements forts sans faire croire que chacun peut rester passivement à attendre que l'Etat se réforme, dont la France a besoin...et qu'elle réclame.
Voilà une voie dont nous devons fortement nous inspirer, une voix qui doit porter...
Mais le mieux est de juger par vous même la différence entre... :
- les postures de Segolène Royal...
- et la vision, précise, de Christian Blanc (cliquez sur "lire la suite")...
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