Le problème, c'est que mon boulanger ne sait pas ce qu'il veut.
Quand on l'écoute, il ne cesse de nous dire la difficulté de trouver du personnel, des apprentis notamment. Il veut aussi défendre le pain français contre la grande distribution.
Ainsi, j'ai moi-même eu la tentation de devenir boulanger. J'ai appelé 100 boulangers de la région. "Bonjour, je souhaiterais faire un apprentissage, j'ai 40 ans, et la loi Borloo permet maintenant..." etc.
Sur 100 boulangers contactés, un seul m'a reçu - il m'a même donné son accord. Lui n'était pas boulanger, et pas français non plus.
Quand je vous dis "qu'on ne change pas une société par décret"... (suivant l'expression vieille de 30 ans). Mais il est vrai que le Préfet Blanc va changer tout ça, si j'ose dire en un tour de main...
Euh, et quand on a fait campagne sur des thèmes de changement profond et qu'on est élu sur cette base, si on l'applique, c'est encore un décret?
A moins que vous ne considériez que tout doit venir "de la base" et qu'aucun changement ne peut être impulsé d'en haut...
Non, bien sûr. Je crois comme vous à une certaine force de la politique. Mais je crois aussi aux résistances, aux épaisseurs.
Ce que j'essaie de vous dire, c'est que les blocages qui expliquent votre positionnement politique ne sont pas uniquement le fait de fonctionnaires-syndiqués-votant-socialistes-pour-que-rien-ne-change.
Le blocage, il est aussi au coeur de votre électorat (autre exemple de ce genre : le proprio qui vote à droite mais ne veut louer qu'à des fonctionnaires - courant, en Province).
Il me semble que vous faites l'économie de cette réflexion ; votre volontarisme suffirait à faire tomber les citadelles. (en fait, je pourrais presque être convaincu par vous, si je sentais une forme de lucidité sur cette France de droite, entrepreneuriale, mais aussi très coincée, très porteuse des blocages sociaux qui ne sont pas arrivés tout seuls).
Apparemment, vous voyez en moi/nous des réflexions que j'ignorais...
Et puis je ne savais pas que j'avais un électorat, moi qui ai voté à gauche, au centre, écolo et à droite.
Mais puisque vous le dites.
C'est pas donné à tout le monde d'avoir un tel pain quotidien, ça change du petit panneau traditionnel "la maison ne fait pas crédit". Au fond ce boulanger est un grand naif déçu...
Il a le pain mauvais !
Rédigé par : petit jardin | 04/06/2007 à 13:30
mais quand même pas le pain raciste...
en tous cas tout doit aller mieux pour lui maintenant, il a mangé son pain noir!
Rédigé par : Charles | 04/06/2007 à 13:45
Excellent!
Rédigé par : Jayyy | 04/06/2007 à 15:47
C'est vraiment de l'incitation à la malhonnêteté
Rédigé par : Tracteur | 05/06/2007 à 15:29
Excellent ! lol
Rédigé par : Seb | 05/06/2007 à 17:15
C'est pas très délicat, mais c'est symptômatique d'une certaine fracture sociale...
Rédigé par : Toréador | 05/06/2007 à 17:21
Une certaine, c'est le moins qu'on puisse dire...
Voter Sarko, une transgression.
Rédigé par : Charles | 05/06/2007 à 17:23
Ce bonhomme a en tout cas soit beaucoup d'humour, soit très peu de jugeotte!
Il va se faire brûler sa boulangerie...;)
Rédigé par : le chafouin | 05/06/2007 à 19:30
Bonjour l'ambiance !
Rédigé par : Raphaël | 06/06/2007 à 00:05
ça donne encore plus envie de faire son pain soi-même !
Rédigé par : Thaïs | 06/06/2007 à 08:22
du pain bénit pour ses opposants
Rédigé par : Monsieur Raoul | 06/06/2007 à 15:20
Il a pas encore pris des pains, avec ça? hé pain, mon vieux...
hm bref...
Rédigé par : David-David | 06/06/2007 à 16:12
C'est le retour de Fernand Reynaud?
Rédigé par : jérôme | 06/06/2007 à 17:03
Le problème, c'est que mon boulanger ne sait pas ce qu'il veut.
Quand on l'écoute, il ne cesse de nous dire la difficulté de trouver du personnel, des apprentis notamment. Il veut aussi défendre le pain français contre la grande distribution.
Ainsi, j'ai moi-même eu la tentation de devenir boulanger. J'ai appelé 100 boulangers de la région. "Bonjour, je souhaiterais faire un apprentissage, j'ai 40 ans, et la loi Borloo permet maintenant..." etc.
Sur 100 boulangers contactés, un seul m'a reçu - il m'a même donné son accord. Lui n'était pas boulanger, et pas français non plus.
Quand je vous dis "qu'on ne change pas une société par décret"... (suivant l'expression vieille de 30 ans). Mais il est vrai que le Préfet Blanc va changer tout ça, si j'ose dire en un tour de main...
Rédigé par : olivier | 07/06/2007 à 16:45
Euh, et quand on a fait campagne sur des thèmes de changement profond et qu'on est élu sur cette base, si on l'applique, c'est encore un décret?
A moins que vous ne considériez que tout doit venir "de la base" et qu'aucun changement ne peut être impulsé d'en haut...
Rédigé par : Charles | 07/06/2007 à 16:49
Non, bien sûr. Je crois comme vous à une certaine force de la politique. Mais je crois aussi aux résistances, aux épaisseurs.
Ce que j'essaie de vous dire, c'est que les blocages qui expliquent votre positionnement politique ne sont pas uniquement le fait de fonctionnaires-syndiqués-votant-socialistes-pour-que-rien-ne-change.
Le blocage, il est aussi au coeur de votre électorat (autre exemple de ce genre : le proprio qui vote à droite mais ne veut louer qu'à des fonctionnaires - courant, en Province).
Il me semble que vous faites l'économie de cette réflexion ; votre volontarisme suffirait à faire tomber les citadelles. (en fait, je pourrais presque être convaincu par vous, si je sentais une forme de lucidité sur cette France de droite, entrepreneuriale, mais aussi très coincée, très porteuse des blocages sociaux qui ne sont pas arrivés tout seuls).
Rédigé par : olivier | 07/06/2007 à 17:08
Apparemment, vous voyez en moi/nous des réflexions que j'ignorais...
Et puis je ne savais pas que j'avais un électorat, moi qui ai voté à gauche, au centre, écolo et à droite.
Mais puisque vous le dites.
Rédigé par : Charles | 07/06/2007 à 17:17
Apparemment, ce que je voulais vous dire, c'était déjà trop.
N'entendez pas, donc.
Rédigé par : olivier | 07/06/2007 à 22:55
C'est pas donné à tout le monde d'avoir un tel pain quotidien, ça change du petit panneau traditionnel "la maison ne fait pas crédit". Au fond ce boulanger est un grand naif déçu...
Rédigé par : polluxe | 13/06/2007 à 22:03