Ne vous attendez pas à un scoop : vous ne lirez pas ici la révélation de la relation sado-maso qui unirait, murmure-t-on dans certains milieux pas très autorisés, Raphaëlle Bacqué (grand reporter au Monde et co-auteure de La femme fatale -dont vous pouvez aussi trouver un résumé ici-, qui lui vaut d'être poursuivie pour atteinte à la vie privée) à Alain Carignon. Juste l'occasion de lier deux choses qui n'ont rien à voir.
Ce n'est pas un scoop, Royal a mis fin au secret de Polichinelle : elle n'est plus avec Hollande. "La femme fatale"
(co-écrit par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin) développait la thèse
selon laquelle les difficultés du couple avaient été structurantes dans
la campagne de Royal. C'est donc tout naturellement que, après
l'officialisation de Son Altesse, Raphaëlle Bacqué a été interviewée.
Que
nous livre-t-elle ? Rien de bien brillant, comme à son habitude. Mais,
surtout, elle se permet de donner des leçons de courage et d'éthique
journalistique :
"Je m’étonne que la presse française continue
d’attendre l’autorisation
des responsables politiques pour publier des informations qui ont
clairement un retentissement politique. [...] Nous n’avons pas parlé de
son intimité, seulement des événements de sa vie privée qui avaient un
impact politique."
Mais, bien sûr, personne pour lui demander pourquoi, alors, elles n'ont pas jugé bon de publier leur livre avant que les Français n'aient à se prononcer aux présidentielles. Solidarité ou incompétence obligent?
Alain Carignon, quant à lui a été largement défait au deuxième tour des législatives à Grenoble. Quel bonheur que de voir que le label UMP-Sarkozy ne permet pas tout ! Quel bonheur de voir que les électeurs n'épongent pas toutes les casseroles !
Ok, l'homme a payé sa dette. Mais comment, alors que la démocratie
repose sur la confiance, imaginer un seul instant qu'il soit sain de
laisser concourrir pour des postes de résponsabilité publique, pour
gérer l'argent public, des gens qui ont fait preuve d'une telle
immoralité? Quelqu'un m'a récemment dit qu'il avait été frappé d'une
interdiction d'être gérant de société. A vérifier (help! please
: pas le temps de chercher des plombes...), mais si c'est vrai, cela
signifierait qu'il lui est interdit de manipuler de l'argent privé mais
autorisé pour l'argent public !
Et pourtant, alors qu'il n'a même pas recueilli un tiers des voix au 2ème tour, Carignon persiste et signe son retour en politique : il vise la mairie de Grenoble, cette élection n'était qu'une petite introduction ; en effet, selon ses propres termes, cette "défaite sonne comme un nouveau départ". J'espère que les électeurs grenoblois sauront lui signifier encore beaucoup de nouveaux départs, et qu'il finira par définitivement dire bye-bye, pour qu'on ne le voit plus que sur son blog...
Alors, du vent SVP. Le meilleur moyen, c'est que les électeurs lui infligent encore quelques bons gros vents.
De l'air!
Il a payé plutôt cher là où d'autres s'en sortiront toujours. Il a été battu. Fichons-lui la paix.
Rédigé par : olivier | 19/06/2007 à 10:29
Il ne s'agit pas ici d'accabler particulièrement Carignon (même si j'ai trouvé proprement scandaleux qu'il soit remis dans le jeu politique par l'UMP).
Je souhaite plutôt que la France devienne un pays où l'on exige du pouvoir qu'il soit exemplaire. Je rappelle, dans le même ordre d'idées, un post récent de Nicolas Pochez.
Comment respecter les politiques ou la justice, les règles en général, quand la "délinquance en col blanc" est si facilement absoute ?
Il est d'ailleurs significatif qu'on ait longtemps qualifié ce type d'agissements comme de la "filouterie", pour laquelle la plus grande bienveillance est de mise. Selon que vous serez puissant ou misérable...
Comme Anticor tente d'influer en ce sens, je voudrais qu'aucune personne ayant commis un délit dans l'exercice de fonctions publiques ne puisse réintégrer une fonction publique (responsabilités électives comprises).
La tolérance 0 n'est appliquable que si, en premier lieu, on exige une exemplarité parfaite des "élites".
Rédigé par : Charles | 19/06/2007 à 12:26
Et bien je suis contre le concept de tolérance zéro (vive le presque zéro), et d'exemplarité absolue du pouvoir (vive le pas trop mal).
J'attends du pouvoir qu'il ne soit ni trop injuste, ni trop brutal, ni trop incompétent.
Et c'est dans cet encadrement moral-là, relatif, "au mieux", que je crois à une forme de sagesse du prince, et du peuple qui l'a conduit là où il est.
Ne lavez pas plus blanc - les phosphates abiment autant le linge que l'environnement... (fin de ma pause - reprise en soirée si dialogue).
Rédigé par : olivier | 19/06/2007 à 13:12
La seule peine d'inéligibilité devrait être à vie. Ca simplifierai le débat "pov' titou, il a demandé pardon; pov' titou c'était pas pour lui ce pognon, il a trop bon coeur en fait"
Rédigé par : Sacha | 19/06/2007 à 16:25
Exact, Sacha.
Et puis un truc : en politique, "le pognon" n'est pas en euros, c'est plutôt le pouvoir...
C'est étonnant tout de même, vous ne réagissez sur Carignon, sur lequel on a déjà pondu des tartines... Dois-je comprendre que la phrase de Bacqué ne fait bondir personne?
Rédigé par : Charles | 19/06/2007 à 16:29
Non, mais éclaire moi / nous...
Rédigé par : olivier | 19/06/2007 à 16:38
Lire mon post jusqu'à la fin, menfin !
Rédigé par : Charles | 19/06/2007 à 16:42
Bien vu pour la fin du post ! En fait par sa phrase cette journaliste se tire une balle dans le pied puisqu'elle même s'est auto-censurée manifestement. Sauf si avant la campagne présidentielle ils étaient encore ensemble...
Rédigé par : polluxe | 19/06/2007 à 17:18
Bon, pour plus de clarté, j'inverse l'ordre des deux parties du post.
Rédigé par : Charles | 19/06/2007 à 17:23
Ce qui, quand à moi, m'a fait bondir, c'est la remarque on m'accuse d'atteinte à la vie privée alors que ce que je dis est vrai.
C'est quand même un raisonnement de poire cuite, non?
Elle n'est pas accusée de diffamation, mais d'atteinte à la vie privée! La véracité des faits énoncés n'a donc aucun rapport avec ce qui est reproché. (Ensuite, qu'il s'agisse strictement d'atteinte à la vie privée dans une affaire aussi liée à l'information, j'ai un gros doute que la justice devra trancher).
Rédigé par : JaK | 22/06/2007 à 12:03
L'erreur est humaine. Que celui qui n'a jamais fauté lui jette la première pierre.
A lire certaines personnes depuis des années, la société ne se salit pas les mains, juste certains qui n'ont plus d'appui et que l'on jette en pâture ... (citation de M. Mitterand).
Je veux simplement dire qu'ils existent beaucoup de M.Propre et pourtant quand vous les côtoyaient c'est à vomir la façon dont ils gèrent les associations et celles de faire de la politique.
Allons, messieurs,dames un peu de tenue et balayaient devant votre porte.
Ça c'est fait!
Rédigé par : Et toc! | 27/06/2009 à 19:37