J'apprends aujourd'hui, à la lecture d'un quotidien de référence, que notre aimé Président de la République a pris position dans l'affaire qui oppose Guy Roux et le Racing Club de Lens à la Ligue de football professionnel (LFP).
Tout d'abord, merci Monsieur le Président ! Car on m'avait interdit d'évoquer le foot ici ; mais puisque c'est une affaire d'Etat (titre de L'Equipe du jour)...
Le différend repose sur une base simple : au motif qu'il a dépassé «l'âge limite [65 ans] selon la charte du football professionnel», le contrat récemment signé par l'entraîneur historique de l'AJ Auxerre (et consultant désormais traditionnel sur Canal +) -qui était censé avoir arrêté de coacher- a été invalidé par la commission juridique de la LFP. Ce qui était piquant, c'est que Roux lui-même avait défendu ce principe (pour, selon ses dires d'aujourd'hui, éviter que des entraîneurs à la retraite ne servent de prête-noms à des jeunes sans diplômes) !
Roux et son nouveau club ont par la suite annoncé qu'ils porteraient des recours devant le Comité national olympique sportif français (CNOSF) et ont menacé de saisir, par la suite, les tribunaux administratifs, et la Cour européenne des droits de l'homme. Cette affaire n'ira pas si loin car cette discrimination fondée sur l'âge ne pourra évidemment pas passer, ne serait-ce qu'au regard des principes du droit européen.
C'est la tournure hautement symbolique qu'elle a prise qui est édifiante, illustrant apparemment un aspect important du choix de société que les Français avaient à opérer lors de l'élection présidentielle : le travail et la croissance sont-ils une denrée rare à partager ou faut-il travailler plus pour gagner plus et, donc, consommer plus et produire plus, donc investir plus, donc embaûcher plus ?
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