Christian Blanc annonce aujourd'hui, dans le Figaro, son soutien à Nicolas Sarkozy. Alain Lambert l'en félicite.
Il donne des explications supplémentaires sur le site d'Energies2007. Qui pèseront apparemment dans la réflexion de certains.
D'autres, notamment sensibles au positionnement et aux postures de Bayrou ou séduits par la virginité seront déçus. Ailleurs, on déplorera peut-être l'"abandon" du chantier démocratique. Pas moi.
Bayrou n'est que postures. Certes, sa rebellitude, son discours républicain et démocratique sont séduisants. Son insistance sur la gravité de la dette publique est également louable. Mais ses qualités politiques s'arrêtent là : en dehors des questions institutionnelles et démocratiques, son projet est archi léger et old school, son positionnement (le seul qui lui permette d'exister) facile. Même la façon dont la dette est traitée par l'UDF est symptômatique : on interdit, par une norme constitutionnelle, le déficit de fonctionnement. Rien sur la réforme de la gestion et de l'organisation de la fonction publique (l'UDF préconise l'alignement des régimes spéciaux sur le régime général de retraite d'ici...2020!).
Bref, il est normal que Blanc ne soutienne pas Bayrou : Bayrou, c'est avant tout une geste quand Blanc est un homme de terrain, de projets, d'action.
Surtout, la France a besoin d'un grand élan réformateur, d'une énergie ardente, d'une résolution sans faille et d'un projet résolu. Au-delà des slogans, Sarko l'incarne et l'assume plus que tout(e) autre. Retour aux premières "amours" (après des moments de doute liés à sa nervosité, ses slogans mitterandiens, son goût des forts, des héros, des shérifs et des cow-boys...) : Sarko est le premier homme politique contemporains qui m'a réellement impressionné par son audace en prônant, il y a déjà plus de 2 ans, l'autonomie des universités. Certes, il y a plus sexy ; mais je me suis vite lassé de Pamela Anderson...
Oui, Sarko est (aujourd'hui à tout le moins) celui qui me semble le plus capable et volontaire en matière de modernisation de notre modèle économique et social (un modèle?). Or, c'est en premier lieu à ce niveau que le temps presse ; car les constructions institutionnelles et démocratiques ne sont possibles que lorsque l'avenir est envisagé avec optimisme.
De la même manière que le projet européen a connu son plus grand élan pendant les 30 glorieuses et ne sera relancé que lorsque ses moteurs français et allemand cesseront de pâtiner, la France ne repartira pas de l'avant sans en avoir fini avec ses archaïsmes. Blanc le disait d'ailleurs excellement il y a peu : notre responsabilité est immense. Mais ne nous trompons pas de priorité (gouverner, c'est choisir ; pour choisir, il faut des critères...) : l'élan économique est premier. Demandez à un rmiste quel est son voeu le plus cher...
Je suis, personnellement, pour la création d'une grande force de pression citoyenne, issue de la société civile, sociale-libérale. Je suis pour le rééquilibrage des pouvoirs, un renouveau de la délibération démocratique, une association bien plus forte du peuple aux décisions qui le concernent. Le soutien de Blanc à Sarkozy ne va pas dans ce sens. Dans ce domaine, on peut donc légitimement considérer avec étonnement (euphémisme inside) le nouveau positionnement de Christian Blanc : qu'a-t-il fait du "ni à droite, ni à gauche", où est passé son combat contre la confiscation de notre démocratie par une caste ?
Je crois simplement que (comme le souligne "Le gros Laroka" sous le billet d'explication de Blanc) la revitalisation de notre économie est plus importante que les réformes institutionnelles ou l'hypothétique fin du clivage gauche/droite. Et ceci me paraît parfaitement fondé : avant de s'intéresser à la politique, chacun doit pouvoir choisir son destin personnel.
Redonner un élan à notre pays, voilà l'enjeu de 2007. Entre les congés payés ou la création de la Sécurité sociale -autorisés par
le développement économique- et le rassemblement politique des bonnes volontés, qu'est-ce qui vous semble fondamental?
N'oublions pas, par ailleurs, que la fracture démocratique est apparue avec la "crise" et le chômage de masse. Le primat accordé par certains à la refonte du jeu politique vers la concorde des volontés politiques au
service de l'intérêt général est une affaire de nobles utopistes...
Nous devons donc avant tout nous employer à créer cette société innovante, du libre choix, des talents et de la créativité. C'est avant tout par une économie dynamique et par un élargissement du champ des possibles que nous en finirons avec le fatalisme ambiant -qui donne du grain à moudre aux partisans de la décroissance, de la table rase, du "tous pourris", "c'est la faute aux patrons/aux arabes".
[D'ailleurs, en bon bisounours, je considère qu'une entrée résolue dans l'économie de l'innovation signifierait la fin des cloisonnements, de la rigidité, du chômage de masse, des positions sociales figées. Ce choix-là (l'innovation comme modèle économique, pas simple norme d'augmentation du budget de la recherche publique !), engendrera ensuite l'avancée vers des associations choisies, des contre-pouvoirs par les réseaux...]
Nous sauverons nos solidarités et mettrons fin à la dette par une croissance dynamique, une plus grande sélectivité des dépenses, un Etat qui cesse de se disperser, des évaluations systématiques. Par par des normes constitutionnelles. Là encore, et même si les promesses à tout va sont un gros caillou dans ma chaussure, Sarko est celui qui emprunte le plus résolument ce chemin. N'oublions pas qu'on fait avec ce qu'on a.
Maintenant, il reste, pour ceux qui suivront Christian Blanc dans ce soutien, à se montrer extrêmement énergiques et persuasifs : pour montrer que la "peur" qu'inspire Sarko -notamment aux bobos- n'est rien par rapport aux besoins du pays, pour faire comprendre que nous devons, avant toute chose, entrer avec enthousiasme dans le 21ème siècle, pour reprendre foi en l'avenir ou, encore, pour peser en faveur du renouvellement démocratique. Que les vraies bonnes volontés soient nombreuses à se rassembler autour de Sarko pour noyer ses boulets qui débectent certains.
Et puis, si nous ne pouvons mettre en oeuvre le dernier chantier démocratique de l'intérieur, nous le ferons du dehors. Nous sommes résolus, et nous ne sommes pas les seuls.
Et maintenant, en avant (marche?) !
MISE A JOUR : Excellent billet, analyse lucide, sur What's next à ce sujet.
Ah, oui, ça bravo ce ralliement aussi inattendu que mal calculé.
Et le programme de Sarko à 47 Mds ?
Et le cumul des fonctions ?
Et le fichage systématique des opposants ?
Et ses menaces sur les journalistes ?
Beau candidat, oui...
Je suis très déçu par C.Blanc en quoi j'avais confiance, et pour ma part, préfère et de loin François Bayrou.
Quant à BrutalSarko s'il était capable de mettre en oeuvre des réformes, il l'aurait fait, il en avait le pouvoir.
Pauvre France, prise en sandwiche entre une rigide autoritaire et gaffitude et un brutal qui ne cesse de menacer tous ceux qui le gênent...
Rédigé par : L'Hérétique | 25/01/2007 à 14:22
Bonjour l'hérétique,
On vous voit beaucoup dans les parages blanquistes ces dernières heures. Que ne vous a-t-on vu avant ici dans les commentaires lorsque votre confiance en Blanc était encore entière pour participer au débat d'idée ...
Je ne vous reproche bien évidemment pas de préférer Bayrou. C'est votre choix.
En revanche :
Sur le cumul des mandats : pour votre information, l'UDF est le parti le plus cumulard de France ... personne n'est parfait.
Sur la dette ... Sarkozy n'est certes pas un exemple en la matière. Il a cependant autour de lui des gens susceptibles d'être attentif à cette problématique défendue par Blanc, Alain Lambert notamment.
Quant à Bayrou, il propose d'inscrire l'interdiction du déficit de fonctionnement dans la constitution. Oui, c'est joli, mais structurellement ?
Ah si, il propose également l'alignement des régimes spéciaux de retraite sur les régimes privés à l'horizon ... 2020 !
Pour finir, un petit exemple de réforme mené par Sarkozy : le rapprochement police-gendarmerie, qui est un exemple très concret de réforme de l'Etat qui était dans les tiroirs depuis longtemps mais auquel personne ne s'était attaqué, par peur des corporatisme. Il l'a fait et dans le calme.
Dois-je préciser à toutes fins utiles que je ne suis pas un sarko maniaque, et ne le serai peut-être jamais. Je suis pragmatique.
Quant au fantasme sur Sarkozy autoritaire etc ... je n'ai jamais cru que les chars russes allaient débarquer sur les champs-élysées à l'élection de Mitterrant en 1981 !
Rédigé par : gabriel fouquet | 25/01/2007 à 15:02
ouuupss !
désolé : Mitterrand
Rédigé par : gabriel fouquet | 25/01/2007 à 15:03
L'Hérétique,
Je ne connais pas l'estimation du coût du programme de l'UDF. Remarquez, ce n'est a priori pas difficile de faire moins cher puisqu'on n'y trouve que des propositions normatives.
A propos de cumul, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. L'UDF est, à l'Assemblée nationale, le premier parti de cumulards...
Pour vos 2 autres assertions, merci de nous donner des faits et des preuves.
Quoi, vous croyez que Sarko va mettre en prison des gens pour délit d'opinion? C'est vous le Sarko, à essayer de créer un sentiment d'insécurité...
Pour vous dire le fond de ma pensée : si brutal Sarko remet notre pays debout, quitte à être nerveux avec ses opposants et à mettre trop de flics dans le rue à mon goût, je top là. Ce n'est pas une posture ni-ni sans projet ou des valeurs creuses dont notre pays a besoin aujourd'hui.
Rédigé par : Charles ANDRE | 25/01/2007 à 16:34
Charles Andre etc. : F. Bayrou propose que le mandat de député soit désormais exclusif de tout autre, et que les députés soient payés selon leur présence effective. Avez-vous vu quelque chose de comparable chez M. Sarkozy ?
Rédigé par : FrédéricLN | 25/01/2007 à 16:54
Non.
Un soutien ne signifie pas une adhésion totale et personne ici ne prétend devenir Sarkofan des pieds à la tête. Bien loin de là (hein Jérôme?!).
Regardez en haut à droite de ce blog, sous le post-it express : nous continuerons de ferailler, tant à titre personnel que chez Energies2007, contre le cumul des mandats.
Rédigé par : Charles ANDRE | 25/01/2007 à 17:53
Je me souviens d'un ancien ministre de l'intérieur qui avait dit "on fait pas d'omelette sans casser des oeufs".
Mais pour ma part je ne crois pas que la fin justifie les moyens, et encore plus quand on agit pour montrer qu'on agit : c'est à ce moment là qu'on pond les plus grosses conneries (excusez le vocabulaire).
Surtout en politique : qu'un chef d'entreprise agisse, c'est son métier, c'est ce qui fait avancer son entreprise, mais un état a besoin de repères et de régulation, pas d'avancer tête bais(s)é.
Si je me méfie de Sarko, c'est pas parce qu'il va arrêter mon dealer ("notamment aux bobos" selon Charles), mais plutôt parce que je crains l'avénement du libéral populisme qui remplace "du pain et des jeux" par "des exemptions de taxe et du football".
Rédigé par : jojojo | 25/01/2007 à 20:34
jojojo, jojojo,
Je comprends ta crainte. Je prends le risque de voir émerger le libéral-populisme que tu évoques si c'est pour en finir avec le marasme, le chômage de masse, l'absence de perspectives, l'immobilité sociale...
Et si c'est pour voir du foot diffusé dans les rames de metro, vive le libéral populisme, allez Paris!
Rédigé par : Charles ANDRE | 26/01/2007 à 10:04
Clairement, le soutien apporté par Christian Blanc à Nicolas Sarkozy à de quoi laisser perplexe ; même, d'aucuns seront tentés d'y voir une trahison, un couteau planté entre les deux omoplates de Bayrou par la grâce duquel il siège aujourd'hui à l'Assemblée.
Maintenant, sur quoi se fonde un tel jugement, si ce n'est sur une représentation pour le moins éloignée des réalités de ce qu'est la politique en pratique. Comme beaucoup, j'aurais tellement aimé ne jamais avoir à voter de ma vie que pour un parti au programme duquel j'aurais adhéré jusqu'à dans ses moindres détails. Malheureusement, cela n'est jamais survenu ; attendre qu'une telle occasion se présente, c'est se bercer d'illusions, se placer dans la posture de la princesse qui attend le prince charmant, lequel ne viendra pas. De là, trois solutions : ne pas voter, voter blanc, ou voter pour le parti qui nous convient le mieux.
Je considère que ne pas voter ou voter blanc (mon Dieu, surtout vérifier que je n'ai pas maintenu la touche Majuscule enfoncée) est totalement déshonorant. Celui qui vote ainsi se comporte comme un gamin qui, au prétexte que le plat ne lui plaît pas, refuse d'en manger, ignorant sa faim en s'enfermant dans une sorte de déni de la réalité. C'est une posture totalement immature.
Je ne considère pas mieux celui qui vote pour un parti qui ne lui convient qu'approximativement, justifiant son vote en invoquant ce principe qu'il faut savoir choisir son camp malgré tout. Agir ainsi, c'est se rendre aux urnes comme une ménagère va acheter un paquet de lessive au supermarché : on paie, et puis c'est tout.
Alors il existe une autre solution. Contre les attitudes capricieuses et consuméristes de ceux qui croient qu'on doit tout leur servir sur un plateau, assumer ses responsabilités de citoyen en s'engageant dans le parti qui est le plus susceptible de porter ses idées, et puisque ces dernières ne sont jamais portées que par des hommes et des femmes, choisir le parti qui réunit ceux et celles qu'on pense être en mesure d'influencer le plus en raison.
Cette vision de la pratique de la politique est bien éloignée de la représentation imaginaire que j'en donnais plus tôt. D'aucuns pourrait crier au cynisme ; pour ma part, je me défends en invoquant l'humanisme, car en prétendant que les partis sont composés d'hommes et de femmes qu'on peut convaincre de porter nos idées, je fais des partis des rassemblements humains et non des machines à exécuter des programmes, comme les partis d'extrême-droite ou d'extrême-gauche.
Il fallait que Christian Blanc choisisse de soutenir le candidat qui lui permette de réaliser ses idées. Il a choisi Nicolas Sarkozy. Il faut faire confiance dans le bonhomme : il a toujours montré qu'il savait tenir sa route.
Rédigé par : Max Weber | 27/01/2007 à 18:44
Et zut...mon message n'est pas passé (soupir : pas le courage de tout réécrire)
Rédigé par : L'Hérétique | 29/01/2007 à 19:42
Bon, un petit effort tout de même :
Je suis régulièrement le blog d'Alain lambert, et je ne doute aucunement de l'honnêteté et de la rigueur du bonhomme.
Je lui fais confiance pour la rigueur budgétaire, mais beaucoup moins, en revanche, sur ses choix budgétaires. L'objectif de réduire les déficits ne peut être un but en soi. C'est une contingence, une nécessité incontournable, mais cela n'empêche pas par ailleurs d'avoir une politique budgétaire.
A propos de C.Blanc, je n'en conserve pas moins beaucoup d'intérêt pour l'homme et ses idées, et compte bientôt écrire un article fourni dont l'objet sera de prolonger la Croissance et le Chaos.
J'ai surtout fréquenté Pourquoi pas, plutôt qu'Energies 2007.
En ce qui concerne Sarkozy, il y a tout de même un chef de rédaction qui s'est fait licencier, un journaliste qui a été menacé, et il a à sa disposition les fiches des RG qui contiennent des renseignements très "politiques".
Je viens par ailleurs d'apprendre sur un forum qu'un militant du PS qui avait relayé simplement le film d'une opération collage d'affiches anti-sarko sur son blog avait reçu un coup de fil de la police.
Je trouve ce dernier fait extrêmement grave :
http://viemilitante.canalblog.com/archives/2007/01/29/3835706.html
http://viemilitante.canalblog.com/archives/2007/01/15/3696284.html
Nous sommes en plein Brazil (le film).
Nicolas Sarkozy mérite une plainte en bonne et due forme devant la cour européenne des droits de l'homme pour tolérer et avaliser ces pratiques. Pire, pour les générer.
Pas que j'ai de la sympathie pour les militants PS (parce qu'on en lit des âneries sur leurs blogs) mais ils n'en ont pas moins le droit de s'exprimer sans avoir à être inquiété par la police.
Une police politique, ni plus ni moins !!!
Rédigé par : L'Hérétique | 29/01/2007 à 19:50
Une police politique, comme sous Mitterrand?
Ces pratiques ne plaisent, je pense, à personne ici. Mais franchement, il s'agit là d'évènements très marginaux. Un coup de fil de la police, dingue. Des journalistes qui reçoivent des coups de pression (je te rappelle que ce sont les directeurs, pas les Ministres, qui licencient), rien de plus banal.
Ce qui veut pas dire qu'on approuve. Je n'aime pas l'autoritarisme. Mais j'avoue que, pour moi, ce ne sont pas là des arguments décisifs.
Si ces faits sont avérés, il doit évidemment être poursuivi et condamné.
Mais police politique, faut se calmer. Nous vivons dans un Etat de droit.
Rédigé par : carolus | 29/01/2007 à 19:55
Je trouve que cela fait beaucoup. En tout cas, ce qui n'est pas normal, c'est que Nicolas Sarkozy demeure à l'Intérieur et use de l'Intérieur alors qu'il est candidat. Qu'il démissionne de cette fonction comme il aurait du le faire depuis longtemps, c'est la moindre des choses.
Rédigé par : L'Hérétique | 29/01/2007 à 20:38
Vous évoquez brièvement les congés payés.
Vous estimez que ce sont les conditions économiques qui les ont permis. Avez-vous appris que le Patronat et la Bourgeoisie s'y sont violemment opposé en leur temps ? Que toute une école du début de la Collaboration a mis sur le dos de la réduction du temps et de travail et de la création des congés payés l'origine de la défaite (et c'est pour cela qu'on s'en est pris à des Blums, Zay etc.)
Aujourd'hui les historiens savent que l'accusation était ridicule, et que l'effondrement français avait trop de causes différentes pour être expliqué de la sorte, et surtout guéri.
Notre désaccord, à vous et moi, chez Verel, ici ou chez moi, souvenez-vous, tient à cela : vous avez fait d'un nombre très limité de causes l'explication de la France et de ses problèmes (en gros, une crise de la gestion de la fonction publique). Parce qu'il n'y a pas plus sourds que ceux qui ne veulent pas entendre, vous avez obstinément refusé de comprendre mes arguments, le pompon ayant été de les noyer dans une accusation "d'intellectualisme", d'ignorance économique, de glose inutile, voire de mélancolie glaçante (sans saisir ce que cette fausse contre-argumentation vous révélait à vous-même de tentation politique).
En Sciences, il suffit d'un contre-exemple.
Ayant un petit peu voyagé, je reste toujours frappé d'une chose, d'un souvenir. J'ai vu l'ouverture de deux musées d'Art Moderne dans deux villes très riches, avec un système social développé, sans chômage, avec une forte immigration et des problèmes liés, deux villes prôches de l'ensemble Allemand, à savoir Århus au Jutland et Strasbourg en Alsace.
En France, on n'avait pas de mots assez durs pour s'en prendre au nouveau musée. Au Danemark, même les plus éloignés de l'expression plastique actuelle étaient enthousiastes.
Cela doit nous poser question : il y a bien en France une crise, non pas des 35h, de la grille de la fonction publique ou de la dette, mais une crise de la Modernité, un rapport à son temps, aux enjeux de son temps, à son envie d'être collective, qui n'est pas que technocratique.
Au delà du soutien à Sarkozy de tel ou tel député qualifié de centre-gauche, c'est cette analyse là qui nous différencie. C'est ce que j'aurais aimé que vous compreniez de moi, de mon analyse, quitte à ne pas la partager.
Le moins qu'on puisse dire est que pareil dialogue reste à inventer.
Rédigé par : olivier | 02/02/2007 à 10:14
Je me trompe peut être mais je n'ai pas aperçu Christian Blanc dans le gouvernement Sarkozy. C'est vrai que Valérie Pécresse comme ministre de la Recherche, ca a de la gueule (HEC et énarque : vraiment un profil qui va comprendre l'université et le monde la recherche). On ne me fera pas croire que la soi-disante ouverture (Kouchner a 67 ans joue là sa dernière carte politique - Besson n'ose plus mettre les pieds en Ardèche - Morin a une expérience dans le ministère ede la Défense comme conseiller de Léotard aux relations avec le parlement Européen) n'est pas faite uniquement pour faire exploser en plein vol le PS et l'UDF / MoDem. Comme celà, notre nouveau président a les mains libres pour un certain nombre de mois voire d'années. Ah la politique jet-set : c'est sur que c'est beaucoup plus sexy un président qui fait son jogging comme Monsieur Tout Le Monde plutot que l'ancien régime enfermé dans leur chateau de l'Elysée ? Mais gare au réveil ...
Sarkozy : 1 - Démocratie : 0
Rédigé par : Sylvain | 20/05/2007 à 13:13