Nicolas, qu'as-tu fait de ta rupture? Son interview exclusive par 4 quotidiens régionaux (publiée notamment ici) , m'a terriblement déçu. C'est aussi un flop selon un mourant combatif -mais c'est un autre sujet.
Voilà, la "rupture" doit désormais être "tranquille". Dur numéro d'équilibriste. Encore plus quand il s'agit de justifier de la nécessité de changer beaucoup de choses...sans se désolidariser de sa "famille" ni perdre le bénéfice d'un hypothétique bon bilan. Et ça donne : "On peut être fidèle à son histoire, fier de son bilan et proposer pour les cinq années à venir un autre chemin."
Je ne suis pas un afficionado de Sarko. Sa nervosité et son goût de l'humiliation, sa focalisation sur la sécurité et l'immigration, son passage peu convaincant (même si, certes, très court) au Ministère de l'économie...tout ceci m'interdit d'être un grand fan.
Il n'en reste pas moins que je ne vois que lui ayant la volonté, la capacité et l'énergie pour mener les réformes qui nous sont nécessaires. Cela fait maintenant plus de deux ans qu'il a marqué chez moi un point de taille en prônant l'autonomie des universités.
On ne réforme pas à la marge un système qui, globalement, ne fonctionne plus. Notre démocratie, notre Etat et notre système social ainsi que notre économie sont devenus immobiles et, désormais, ne fonctionnent plus (copyright Christian Blanc). Voilà pourquoi la France à besoin d'une franche rupture ou, osons, un Kärcher.
Et là, on dirait qu'il balise. Que la douceur ségolâtre le fait flipper. Qu'il se sent obligé (marque de Guaino certainement) de la vouloir "tranquille", sa rupture. Aurait-il lu Koz et les batifolages dans les prés comme l'invitant à adoucir sa volonté?
Il faut du nouveau. Le nouveau gentil mais justement ordonné, on a. Le nouveau ni-ni neuneu, on a aussi.Le pays en a besoin, les Français le demandent. Et Sarko n'aura jamais, par nature, la rupture aussi douce...âtre que Ségo.
Il séduisait (bien au-delà de la droite libérale) par la fluidité et le dynamisme qu’il voulait instaurer dans le modèle de société français. Voilà en quoi je souhaite (avec Free french de What’s Next) qu’il incarne une ligne thatchérienne. Il peut, dans sa comm’, ne pas évoquer le sang et les larmes et se focaliser sur l’avenir radieux, l’égalité réelle des chances, la promotion du mérite, pour que les Français voient l’aspect “fait briller” du Kärcher.
En plus d'avoir raté son entrée en campagne, Sarko recycle les formules fabiusiennes...de "mon projet c'est Voici", il a fait "l'ordre juste, c'est juste de l'ordre". Franchement, faudrait s'inspirer ailleurs...
Sarko doit faire du Sarko. Personnellement, je le préfère libéral et modernisateur que premier flic de France - créneau au demeurant sur lequel il a un sacré challenger en la personne de Le Pen. Je ne m’inquiète pas pour son énergie réelle. Encore faut-il que celle qui remue ses lèvres aille dans le bon sens. Plus le temps passe, plus je le sens se chiraquiser.
[EDIT : Ce billet ayant été écrit avant l'acte 2 dans l'émission "A vous de juger" dont le script est disponible ici, j'ai jugé un peu vite cette entrée en campagne. Alors, sous les pressions Kozistes, je dois avouer qu'elle n'est pas si ratée que ça. Ok, Sarko semble oublier la situation budgétaire de notre pays. Mais ses positions ont repris la couleur de la rupture. Ouf. Dans l'opposition des styles, cette campagne sera assurément savoureuse.
Faites vous votre propre opinion, si vous ne l'avez déjà formatée, en regardant l'émission.
Pour l'analyse du propos de NS et la comparaison des audiences suscitées par les entrées en campagne de Royal et Sarko, allez chez Koz qui trépignait de joie. ]
Eh, faut éditer ton billet, maintenant. On peut pas franchement dire qu'elle soit ratée, son entrée en campagne ;-)
Rédigé par : koz | 01/12/2006 à 19:15
Roquet!
Rédigé par : carolus | 04/12/2006 à 13:20