Merci
Sarko. Son intervention d'hier soir nous a permis d'apprendre qu'il parlerait
la semaine prochaine. C'est assez rare de sa part pour être souligné, mais ça
m'autorise surtout à :
- parler d'autre chose que de querelles intestines à l'UMP-qui-pourtant-est-un-parti-où-on-adore-débattre, comme-dans-toute-démocratie-moderne…
- faire abstraction de la posture selon moi très défensive et nerveuse du Ministre de l'intérieur pas encore candidat…
- ne pas déplorer qu'il n'ait pas saisi l'occasion de proposer d'emblée un cap, une vision claire de "la France d'après", alors qu'il tenait le bon bout en soulignant le creux des formules royalistes…
- éviter de m'offusquer –alors que je suis loin d'être sarkozyste– de la différence de ton et d'attitude de PPDA entre son interview de Royal (où il était plutôt porte-micro) et celle de Sarkozy…
- vous inviter à tout simplement juger par vous-même (en 16/9 car ici on a du staïle) :
Le vide de l'intervention de Sarko me laisse surtout l'occasion d'évoquer les discriminations et les banlieues -sujets déterminant pour la France d'aujourd'hui et de demain. Pour ne pas faire un billet fleuve, je scinderai les deux sujets, pourtant fort liés - car la banlieue n'est particulièrement pas rose pour les colorés.
Le premier baromêtre des discriminations, fondé sur du testing (envoi d'un même CV pour le même emploi ; seuls l'âge, le sexe et le nom et la mention d'un handicap sont changés), vient en effet d'être publié. D'une manière générale, les discriminations "ont plutôt augmenté depuis 2004" : la situation des femmes –surtout avec enfants–, des "personnes de couleur"et des vieux s'est dégradée. Seuls les handicapés ont vu leur accès à l'emploi s'améliorer.
Les
personnes dont le patronyme est maghrébin ont trois fois moins de chances
d'être convoqués à un entretien professionnel… Les enseignements du baromètres
rejoignent, sur ce point, le témoignage
d'Ahmed sur le Bondy Blog : "une fois, j'ai envoyé une lettre avec mon nom algérien. La réponse était
négative. J'ai ensuite envoyé une deuxième lettre, identique à la première,
mentionnant les mêmes qualifications, en utilisant cette fois mon nom français.
J'ai été engagé et j'ai travaillé pendant un an pour cet employeur".
Par ailleurs, il semble que l'ami DD a bien raison de souligner les absurdités du clash générationnel que les cercles médiatico-bobos veulent nous vendre : c'est dur dur d'être un salaud de vieux dans notre pays : les + de 45 ans sont discriminés dans les mêmes proportions que les maghrébins (3 fois moins de chances d'être convoqués à un entretien)…
Tous ensemble, tous ensemble !
On note donc que seuls les handicapés ont vu leur situation s'améliorer. Or, ceux-ci constituent la seule
"catégorie" pour laquelle il existe une discrimination positive dans
le domaine privé…
Je
suis spontanément sceptique sur les apports de la discrimination positive, mesure
qui agit à la surface plutôt que sur les causes, qui repose -par nature- sur
des critères artificiels et manipulables: comment classe-t-on un métis? Plus
sa peau est foncée, plus il aura droit à un accès privilégié?
Et pourtant, il semblerait donc que les handicapés, grâce à la discrimination positive, soient les moins handicapés de tous les handicapés…
Pour faire court : la discrimination positive pose des problèmes…mais elle en résout, et c'est là l'essentiel. A ce que je sache, il n'y a pas eu de grand débats pour savoir si avoir deux doigts en moins était constitutif d'un handicap ou non (mais j'avoue là mon ignorance crasse : si un lecteur connaît le sujet, les commentaires aussi fleuves que renseignés sont les bienvenus!)…
Nous sommes tous des vieux arabes handicapés de banlieue. Tant mieux, car tout n'est pas noir et l'actualité m'offre des motifs d'espoir.
To be soon continued.
Je n'ai pas bien compris ta transition de NS sur TF1 à l'intégration.
Sur le premier point faudra quand même lui dire que les costards à grosses rayures avec la cravate à poids, non seulement c'est laid et ça fait chef de gang à Chicago mais en plus ca tremble sur l'image et c'est fatigant pour les yeux.
Point n°2. Je déteste le mot apartheid dans ton image. De même que je déteste l'adjonction de Pol-Pot pour les jurys de SR. Je déteste le mensonge quand sous couvert de citoyenneté il ne fait que banaliser le crime. Je me souviens de petits crétins à la fac d'histoire qui il y a des années s'étaient aventurés à vouloir me faire signer une sorte de pétition sur la dérive fasciste de la France à propos d'une ânerie de Léotard à la Défense. Merde ! Après ça évidemment, les gens n'ont plus de scrupules à voter Laguiller, Le Pen, ou Besancenot. Ils ont tellement dit que tout le monde était fasciste que le fascisme ne veut plus rien dire. Quand Michel Rocard est l'équivalent de Pinochet, qu'est-ce qu'il vous reste de grave! Contrairement à ta vignette JL BORLOO N'EST PAS HENDRIK VERWORED et faire cette assimilation c'est donner une vague repectabilité à l'appartheid qu'elle ne mérite pas !
Troisièmement la discrimination positive (enfin!). Malgré tout j'y suis favorable. Je comprends très bien les arguments des opposants et je dirai que si tout n'avait pas lamentablement échoué il ne faudrait pas se lancer dans cette aventure. Mais a-t'on vraiment le choix?! L'as-t'on encore?!?
La "République des principes" c'est beau, c'est grand, c'est chouette. Mais ça déconne. Ca fait Pschitt. Et si il faut trahir un peu les principes pour parvenir à la finalité, tant pis, allons-y !
C'est vrai que ça perturbe un peu mes petites habitudes de lecteur des Lumières qui fait de l'humanisme en chambre. Je ne suis pas très confortable. Mais Diderot est mort depuis longtemps, il nous pardonnera j'en suis sur. Alors que Rachid lui il est bien vivant et il est très important (pour lui mais aussi pour moi) qu'il ait un boulot. Il est très important que des préfets, des ambassadeurs, des ministres, des généraux et des commissaires divisionnaires viennent de cette France "issue de l'immigration".
Evidemment cela suppose de la part de l'Etat d'accepter de regarder ces citoyens autrement qu'à travers l'anonymat égalitariste des sans "signes particuliers".
Soyons lucides: Dire qu'il faut 15% de gens issus de l'immigration et leur réserver ces places dans telle promotion d'élève du concours préfectoral et autres, cela veut dire faire cocher sur une fiche la case "français issu de l'immigration". Ca ne me plait pas encore une fois, mais avons-nous encore le choix ?
On dira que c'est du communautarisme, je le sais, mais que ceux qui ont une autre solution jettent le premier anathème.
PS: Ségolène Royal, si tu nous lis par "autre solution" je ne veux pas dire "Réveillons le désir d'ordre solidaire en Construisant une France plus juste et plus humaine, envoyez-moi vite vos définitions des mots 'juste' et de 'humaine' ainsi qu'un atlas".
Rédigé par : Sacha Guitry | 24/11/2006 à 17:33
- Sur la transition : rien à comprendre car il n'y en a pas.
Il y avait Sarko hier à la télé ; je n'étais pas parti pour l'évoquer, car la politique politicienne on s'en balance, mais je l'ai senti tellement tendu que je n'ai pas pu m'en empêcher.
- L'image, je ne l'aime pas non plus mais je n'en ai trouvé aucune de mieux. Je vais chercher autre chose car, comme toi, j'estime que le choc des mots dévoie leur sens ; et Camus disait que "mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde"...
- La discrimination positive : le mieux est l'ennemi du bien ; pendant que les "républicains" se masturbent le cerveau pour permettre une intégration correspondant aux principes de notre belle Marianne à nous, les discriminations continuent et, malgré leurs belles intentions, les entreprises embauchent toujours aussi peu de noirs et d'arabes, le Parlement et les exécutifs sont toujours aussi peu représentatifs, etc.
Or, l'heure est grave. N'attendons pas, on pourra toujours revenir sur la discrimination positivive plus tard si c'est inutile ou contreproductif.
Rédigé par : carolus | 24/11/2006 à 17:49
(l'illustration est achement mieux maintenant)
Rédigé par : carolus | 24/11/2006 à 17:58
Oh la belle image !
Rédigé par : Sacha Guitry | 27/11/2006 à 09:57
Monsieur Sarkozy la discrimination positive que vous défendez est un facteur de désintégration nationale.
La discrimination positive est une notion importée des Etats-Unis qui s’appelle la bas l’affirmation action. L’affirmative action et le politiquement correct, politically correct en américain, sont les deux colonnes portantes du multiculturalisme américain. Initialement, l’affirmative action ou discrimination positive vise à faciliter l’accès des minorités à l’enseignement supérieur.
Les inspirateurs de la discrimination positive ont pensé que les minorités qui aux Etats-Unis ont été tenues à l’écart de l’université ont le droit à une compensation à cette injuste discrimination.
Par une politique des quotas, il s’est agi d’ouvrir les universités aux minorités en proportion de leur nombre par rapport à l’ensemble de la population. La finalité étant, grâce à la mobilité sociale, d’accélérer l’intégration des groupes marginalisés.
L’enfer étant pavé de bonne intention même chez « l’empire du bien » le nombre d’étudiants issu des minorités réussissant les concours d’admission n’étant pas suffisant pour remplir les quotas prévus, on décida d’assouplir les critères d’admission et d’admettre les étudiants qui dans des conditions normales auraient étés recalés.Les effets pervers de la discrimination positive sont aujourd’hui évidents
- Introduction d’un critère d’inégalité qui discrimine d'autres étudiants recalés bien qu’ayant réussi les concours d’admission.
- Les étudiants recalés et leur entourage supportent mal les conséquences d’une politique qui vise la réparation d’une injustice dont ils ne sont pas personnellement responsables.
- Une partie des étudiants ne s’adaptant pas à la vie universitaire, quitte le campus
- La discrimination positive engendre chez leur bénéficiaire une perte de l’estime de soi.
- En outre, ils sont vu plus pour des assistés que comme des égaux.
Comme le dit le maître de conférence, Andréa Semprini l’image d’étudiants « de série B » se diffuse dans le marché du travail et dévalorise les diplômes et l’ensemble des diplômés. Pratiquement la discrimination positive s’est révélée un échec dans la patrie du multiculturalisme. Car aucune procédure administrative dans une société multiculturelle ne saurait régler le problème de la confiance en soi ni remplacer l’incitation des parents, le soutien du groupe d’appartenance et l’encouragement des autres groupes.
C’est pourtant ce modèle que Nicolas Sarkozy veut transposer en France en l’étendant à d’autres secteurs: administration, médias, représentation politique…
Incidemment notons que Nicolas Sarkozy copie les Américains. C’est son choix politique mais le problème c’est qu’il choisit toujours ce qui est le plus contestable outre atlantique.
Nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, pas plus le candidat Sarkozy qu’un autre. Après avoir comme membre majeur de la classe politique et comme membre éminent du gouvernement encouragé l’immigration de peuplement, encouragé les communautarismes, le candidat Sarkozy s’apprête à inoculer à la France un poison aussi grand. Le peuple français ne tolère pas une pareille injustice. Il le fera savoir le 22 avril; En votant Philippe De Villiers
Rédigé par : soutien | 15/01/2007 à 18:37
Pourquoi de Villiers et pas Le Pen?
Rédigé par : Charles ANDRE | 15/01/2007 à 19:16