Nelly Olin a décidé de bouder le salon de l'automobile: il paraît que le biocarburant ne l'est pas tant que ça. Danone s'était fait malmener en apposant le terme BIO sur ses yaourts et a depuis changé son packaging. Qu'en est-il de cette essence verte nécessairement moins sale que le pétrole noir que l'on a vu se déverser sur nos plages?
Du point de vue de l’effet de serre, le biocarburant est considéré comme une énergie renouvelable car la combustion ne dégage jamais que le CO2 qui a été capturé lors la photosynthèse et la pousse de la plante. C’est toutefois sans compter les consommations intermédiaires pour produire le biocarburant - engrais, tracteur, distillation... ; ni la destruction d’une forêt pour planter un champ de colza comme c’est le cas dans certains pays du sud. Un vrai casse-tête écologique!
Creusons un peu: alors que nous pensions avoir évacué le mythe du mouvement perpétuel qui a passionné des inventeurs depuis la renaissance, le voilà qui ressurgit subrepticement dans les énergies renouvelables. Renouvelables ? La terre est grande et c’est compliqué : pourrions-nous pour autant nous affranchir du deuxième principe de la thermodynamique qui établit que l'énergie que l'on tire d'un système procède d'une dégradation de ce système? En termes plus prosaïques, nous ne pouvons pas revenir dans le passé à l'état initial de notre environnement et faire comme si rien ne s'était passé
Il n'y a pas des bonnes énergies qui ne dégraderaient pas notre environnement parce que renouvelables, tandis que d'autres seraient de mauvaises énergies parce que… polluantes? En revanche peut-être trouverons nous de moins mauvaises solutions pour gérer de bout en bout certains cycles de dégradation de notre environnement.
Reste le va-et-vient entre politiques un rien démago et des minorités agissantes productrices de colza. Là, nous approchons plus sûrement du mouvement perpétuel.
La question est juste de pouvoir comparer aussi objectivement que possible la pollution induite par telle ou telle matière, telle ou telle activité.
Etant donné la complexité de la chose, un marché de l'"audit polluant" devrait être créé...
Rédigé par : carolus | 12/10/2006 à 09:14
Ta remarque est pertinente et ça existe: il s'agit du bilan carbone, une méthodo mis en place par l'Ademe. J'ai cherché en vain des chiffres mais rien de vraiment satisfaisant... sur le sujet. Bcp d'hypothèses éventuellement contestables, mais rien qui s'apparente à un vrai bilan carbone "all inclusive".
Rédigé par : Nicolas Pochez | 12/10/2006 à 09:57